Évaluer la fondation
Dans le cas d’une entrée existante non pavée, il faut s’assurer que la fondation est acceptable pour soutenir le pavage, car celui-ci est un revêtement semi-souple.
Option 1 : fondation inexistante
Option 2 : fondation déficiente par endroits (roulière, nid de poule, ventre de bœuf, etc.)
Option 3 : bonne fondation
La vérification peut être faite visuellement et/ou par excavation. Idéalement, une fondation doit être drainante, uniforme, exempte de grosses pierres et drainée dans les fondations de la rue ou autres. Une cour existante qui n’a pas de problème majeur devrait avoir des fondations acceptables pour le pavage. Plus les fondations d’une cour sont homogènes, plus cette dernière bougera uniformément, donc moins de risque de fissuration. Attention, ce n’est pas parce que vous ne voyez pas votre gravier bouger que votre cour ne bouge pas. Lorsqu’il y aura du pavage avec une surface lisse, les déformations paraîtront plus! Faire des trous dans la cour pour vérifier sa composition entraîne certaines problématiques : qui paiera pour effectuer cette tâche? Cette action créera des zones remaniées (faiblesses), et il n’est pas garanti qu’à côté le matériel soit comparable.
Pour des raisons économiques, plusieurs clients préfèrent prendre le risque de corriger seulement les endroits plus problématiques et de paver sur la fondation existante. Cette option est plus économique, mais elle augmente le risque de fissuration. Par contre, les travaux d’excavation et de fondation sur la totalité de la surface augmentent d’environ 2,5 fois le prix par rapport à celui du pavage seulement. Lorsque le client prend cette décision (de ne pas excaver la totalité de la cour), il assume la responsabilité si des fissures, roulières ou autres apparaissent dans le pavage. Un agrandissement peut se comporter différemment par rapport à la partie existante, ce qui peut amener un déplacement différent et une fissure.
Dans beaucoup de cas, cette option est profitable aux clients, car la différence de prix compense le risque.
Pavage sur la fondation existante :
Lorsque le choix de garder les fondations existantes est fait, il se peut, après le début des travaux, qu’il faille modifier ce choix à cause des problèmes que nous pouvons rencontrer. Exemple : la cour est beaucoup trop molle. Dans certains cas, on peut attendre qu’elle redevienne dure ou moins molle, mais alors les travaux de pavage seront plus difficiles à faire et il y a un risque qu’il reste des marques sur le pavage. Personne ne peut prédire, dans ces circonstances, la longévité du pavage!
Il est important d’enlever la végétation, particulièrement les gros pissenlits et le plantain, car leurs racines peuvent repousser au travers de l’asphalte neuf. Dans ces deux cas, il est préférable de les tuer avant de procéder aux travaux. Attention, normalement les herbicides ont besoin des feuilles pour pouvoir agir efficacement. L’enlèvement de la végétation et des matières indésirables (terre, boue, pierre nette, grosse pierre apparente, etc.) se fait au début, on l’appelle « la décontamination ».
Ensuite, on procède au nivelage de la cour. Cette étape sert à enlever ou ajouter au besoin du matériel pour ajuster les pentes de la cour, pour sortir l’eau de celle-ci et idéalement l’envoyer à un endroit favorable. Il faut éviter d’envoyer l’eau vers la maison ou tout autre endroit où l’eau pourrait entraîner des bris : affaissement, gonflement à cause du gel, etc. Lors de cette étape, l’équipe compactera le matériel, et ce, de une à trois fois environ selon les besoins. La décontamination et le nivelage combinés sont les étapes qui prennent le plus de temps pour pouvoir faire un bon travail de pavage. L’épaisseur d’asphalte devrait alors être uniforme sur toute la surface. Après ces travaux, vous serez en mesure de voir l’épaisseur à combler par l’asphalte, particulièrement si vous avez un garage, seuil de porte, trottoir, etc. Le bord de rue peut être différent, car on essaie d’arriver plus haut que la rue pour éviter que l’eau n’entre dans la cour. Donc l’épaisseur mesurée risque d’être moindre par rapport à la rue.
Besoin d’excavation :
Lorsqu’une excavation est nécessaire, nous privilégions 450 mm (18 pouces) à 600 mm (24 pouces) de profondeur avec une fondation inférieure de pierre concassée 0-50 mm à 0-112 mm (0-2 pouces à 0-4 pouces) et une fondation supérieure de pierre concassée 0-20 mm (0-3/4 pouce). La pierre concassée est plus stable que le sable ou le gravier tamisé, car les pierres ont des arêtes au lieu d’être rondes. Pour 450 mm, nous préférons mettre une membrane en dessous. Si on vous propose une profondeur d’excavation plus élevée, attention, ce n’est pas toujours bon, car si votre excavation est dans un milieu non drainant et que vous êtes plus profond que l’endroit où vous pouvez sortir l’eau; alors elle restera dans votre cour, gèlera et fera déformer celle-ci. Prenez garde, l’eau ne circule pas juste à la surface, il y a toujours possibilité d’avoir de l’eau dans les fondations de la cour et il faut l’évacuer!
Le fond de l’excavation doit être lisse et doit pouvoir évacuer l’eau, habituellement dans les fondations de la rue. Dans le cas où le fond de l’excavation est instable (mou, avec glaise, etc.), il est préférable de mettre une membrane pour éviter la contamination des fondations et en augmenter la résistance. Le matériel devrait être compacté au maximum à tous les pieds d’épaisseur (0,3 m).
Lors d’un agrandissement, il est préférable d’excaver à la même profondeur, surtout si la nouvelle partie se draine dans la partie existante.
Comme mentionné par Christian Ouellette : « Au Québec tout bouge, donc il faut travailler pour que ça bouge le plus uniformément possible. ». Le gel descend à environ 1,8 mètre en Estrie.